Louradour Alice

Alice Louradour est plasticienne, née en 1990 et vit actuellement à Paris.
À l’École Estienne, elle obtient un diplôme en Illustration.
Elle entre ensuite à l’École des Arts Décoratifs de Paris en section Art Espace.
Entre temps elle va étudier la peinture à Berlin, à l’école d’art WeissenseeKunsthochschule.
En sortant de l’Ensad, elle reçoit le prix artistique Félix Fénéon, délivré par la Sorbonne.
En 2017, elle expose sa sculpture A Pic , réalisée avec la Bourse Bettencourt Schueller, pour les Révélations Ddays au Grand Palais.
La même année elle est finaliste et expose pour différents prix: We Love Green, Prix Dauphine pour l’Art Contemporain, Design Parade de la Villa Noailles, ainsi que pour les Révélations Emerige.
Son travail artistique prend forme à travers différents médiums : dessin, peinture et installation qui s'unissent dans un univers ludique et coloré, à mi-chemin entre le chantier urbain et l’aire de jeux d’enfants. En parallèle de sa pratique artistique personnelle, elle a travaillé dans le set design de vitrines de luxe.
De retour des Emirats Arabes où elle travaillait en tant qu’illustratrice pour Louis Vuitton Dubai, elle développe un projet à côté de Lyon avec la bourse Création en cours des Ateliers Médicis.
Elle prépare actuellement une exposition personnelle à la galerie du Crous de Paris, ainsi que le salon de Montrouge en avril 2021.
Texte de Gael Charbeau (commissaire exposition Révélations Emerige) :
Le fracas fascinant des blocs de pierre ou de plâtre, l'élégance d'un grillage d'entrepôt, la souplesse et la grâce d'un tuyau retors, la courbure extravagante d'une gaîne électrique, l'envol des rouleaux de scotch de masquage, la danse excentrique des fers à béton sur la mélodie ouverte des câbles éclectiques rouges, verts, bleus : Alice Louradour trempe ses mains dans l'univers du chantier pour le projeter dans l'espace de l'exposition et le faire chalouper.
C'est un peu comme si la feuille de papier où l'artiste fixe ses dessins prenait possession de l'ensemble d'un volume donné, comme si sa logique « en un certain ordre assemblée» (1) n'était plus circonscrite uniquement à la hauteur et la largeur, mais qu'il fallait y ajouter l'étendue, la grosseur, la profondeur, la superficie, le calibre, l'épaisseur... car il s'agit bien pour elle de dessiner ou plutôt de redessiner un lieu qu'on lui confie, avec des matériaux qui n'ont pas été pensés pour ça.
Privilégiant en général les structures tubulaires, elle les lance dans le vide comme on commence une peinture gestuelle et puis elle combine et manigance des axes, des rythmes et de précaires équilibres. Sa palette est celle des matériaux, faite de violents contrastes : orange vifs sur des bleus électriques, ou jaunes éclatants qui rebondissent sur des flaques pourpres.
Mais contre toute attente, l'énergie qui se dégage de ces chantiers vandalisés est souvent vibrante, joyeuse et généreuse, elle crée ces surprises que l'on découvre parfois sous les préaux des maternelles où les accidents participent à l'harmonie de l'ensemble.
Avec cette aisance à transformer le vilain en une neuve noblesse, Alice Louradour nous donne le sentiment qu'on ne tourne jamais en rond, quand il s'agit de définir la beauté.
(1) « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Maurice Denis, in Art et Critique, 1890.
Alice Louradour is a visual artist, born in 1990 and currently lives in Paris.
At the Estienne School, she obtained a diploma in Illustration.
She then entered the School of Decorative Arts in Paris in the Art Space section.
In the meantime she is going to study painting in Berlin at the WeissenseeKunsthochschule art school.
On leaving Ensad, she receives the Félix Fénéon artistic prize, awarded by the Sorbonne.
In 2017, she exhibited her sculpture A Pic, produced with the Bettencourt Schueller Grant, for the Ddays Revelations at the Grand Palais.
The same year she was a finalist and exhibited for various prizes: We Love Green, Dauphine Prize for Contemporary Art, Villa Noailles Design Parade, as well as for the Révélations Emerige.
Her artistic work takes shape through different mediums: drawing, painting and installation which unite in a playful and colorful universe, halfway between the urban construction site and the children's playground. In parallel with her personal artistic practice, she worked in the design set of luxury display cases.
Back from the Arab Emirates where she worked as an illustrator for Louis Vuitton Dubai, she is developing a project near Lyon with the Ongoing Creation grant from Ateliers Médicis.
She is currently preparing a solo exhibition at the Crous de Paris gallery, as well as the Montrouge salon in April 2021.
Text by Gael Charbeau (exhibition curator Révélations Emerige):
The fascinating crash of stone or plaster blocks, the elegance of a warehouse fence, the flexibility and grace of a twisted pipe, the extravagant curvature of an electric duct, the flight of rolls of scotch tape. masking, the eccentric dance of concrete irons on the open melody of eclectic red, green, blue cables: Alice Louradour dips her hands in the world of the construction site to project it into the exhibition space and make it sway.
It is a little as if the sheet of paper on which the artist fixes her drawings took possession of the whole of a given volume, as if its logic "in a certain assembled order" (1) was no longer circumscribed only to the height and the width, but that it was necessary to add the extent, the size, the depth, the surface, the caliber, the thickness ... because it is indeed for her to draw or rather to redraw a place that we entrust to her, with materials that were not designed for that.
In general, favoring tubular structures, she throws them into the void as one begins in a gestural painting and then she combines and plots axes, rhythms and precarious balances. Her palette is that of materials, made of violent contrasts: bright orange on electric blues, or bright yellows that bounce off purple puddles.
But against all expectations, the energy that emanates from these vandalized sites is often vibrant, joyful and generous, it creates these surprises that we sometimes discover in the kindergartens where accidents contribute to the harmony of the whole. .
With this ease to transform the villain into a new nobility, Alice Louradour gives us the feeling that we never turn in circles, when it comes to defining beauty.
(1) "Remember that a painting, before being a workhorse, a woman or any anecdote, is essentially a flat surface covered with colors in a certain order put together." Maurice Denis, in Art et Critique, 1890.