Callac Gaëlle

Jouer avec les mots autant qu’avec les images : voilà ce qui anime le travail de Gaëlle Callac. Car les mots ont pour elle une importance capitale. Qu’ils apparaissent au cœur de ses œuvres ou que leur présence se fasse plus discrète dans des titres particulièrement choisis, ils participent d’un même mouvement narratif.
Depuis une quinzaine d’années, elle déploie un récit susceptible de trouver un écho dans l’esprit de chacun : un récit de l’intime qui ne serait pas personnel, mais au contraire, se ferait universel, dans le refus de ce que Gilles Deleuze appelait la « petite affaire privée ». Dès lors, l’usage de media jugés désuets – le super-8, le collage, la gravure – et le recours à des référents subtilement surannés – la carte postale ancienne, le proverbe, l’abécédaire – réveillent une mémoire collective un peu endormie, à l’âge du tout numérique et de ses nombreux avatars.
L’esthétique de Gaëlle Callac doit de loin en loin au surréalisme, celui des collages de Max Ernst, des peintures de René Magritte ou des 152 proverbes de Benjamin Péret et Paul Eluard. Elle se montre également très marquée par l’écriture cinématographique issue de la Nouvelle Vague, dont l’épure n’exclut pas un certain lyrisme.
Camille Viéville
Catalogue du 59e Salon de Montrouge.
"Un homme se penche sur son passé". 20 gravures sur page de titre de livres 59e Salon de Montrouge, 2014 Photographie : © Fabrice Gousset. Prix sur demande.
Playing with words as much as with images: this is what drives Gaëlle Callac's work. Because words are of capital importance to her. Whether they appear at the heart of his works or their presence is more discreet in particularly chosen titles, they are part of the same narrative movement.
For the past fifteen years, she has been deploying a story likely to find an echo in everyone's mind: an intimate story that would not be personal, but on the contrary, would become universal, in the refusal of what Gilles Deleuze called the “little private affair”. Consequently, the use of media considered obsolete - the super-8, collage, engraving - and the use of subtly outdated referents - the old postcard, the proverb, the alphabet - awaken a somewhat dormant collective memory. , in the digital age and its many avatars.
Gaëlle Callac's aesthetic owes far and wide to surrealism, that of Max Ernst's collages, René Magritte's paintings or the 152 proverbs of Benjamin Péret and Paul Eluard. She is also very marked by the cinematographic writing resulting from the New Wave, whose purity does not exclude a certain lyricism.
Camille Viéville
Catalog of the 59th Salon de Montrouge.
"A man looks at his past". 20 engravings on title page of books 59th Salon de Montrouge, 2014 Photograph: © Fabrice Gousset. Price upon request.