Otparlic Richard
J’ai toujours été baigné dans un environnement familial chargé visuellement. Mes deux parents sont roumains et je me souviens de l’omniprésence du motif floral, que ce soit dans les tapisseries faites par mon arrière-grand-mère, le papier peint du salon de ma grand-mère ou encore les nappes et les rideaux. J’étais également plongé dans la culture pop avec les posters des stars qui trônaient dans la chambre de ma sœur.
C’est ainsi que ce sont développées deux obsessions. L’une pour le motif floral qui me rattache à une nostalgie de mon enfance, kitsch, et qui se développe à outrance dans l’industrie du textile. L’autre pour le caractère lisse et artificiel de l’image médiatique, (publicité, pornographie, clips, mode) à la logique mercantile visant à captiver le regard. Quasies iconiques et diktatisées, ces images me fascinent autant qu’elles me repoussent.
Mon travail fait cohabiter et confronte ces deux attaches en transmettant le plaisir de faire. C’est un balancement incessant entre sincérité et artifice. L’utilisation des clichés de genre et de ceux se référant aux images populaires mettent en place une recherche plastique mêlant les mediums dans un rapport à l’espace.
Né dans les années 90 j’ai grandi en même temps que le phénomène générationnel dans lequel je suis ancré : Les réseaux sociaux sont une peau, un costume, une simple image de ce que l’on veut montrer. Je crée à mon tour une image, et joue sur la séduction pour mettre en place une interrogation entre la parodie ou le pur narcissisme.
Mon image reprenant les codifications actuelles de notre société hyper sexualisée, faussée et normée n’existe bien que virtuellement et devient donc une projection de mon enveloppe corporelle. Elle s’impose comme motif prêt à être multiplié, placardé, superposé dans des formats principalement monumentaux. Elle est ma matière première. En peinture, photographie, collage numérique ou encore en vidéo, tous les médiums sont nécessaires pour remodeler mon image au même rythme que les tendances actuelles. `
L’utilisation du textile (vêtements, tissus, tricot, tissage) et des fleurs dans tous ces états, instaure une atmosphère plus précieuse. Connotés décoratif, féminin, populaire, je passe outre ce premier regard pour m’ancrer dans un réel travail de couleur, de lumière et de composition.