Kajiou Zakaria

Zakaria Kajiou intègre en 2017, l’ENSAPC et obtient le DNA en 2020, il devient commissaire aux expositions en janvier 2021 en concluant un partenariat entre la galerie Bertrand Grimont l’ENSAPC.
Il expose ses productions et invite d’autres artistes de sa promotion en leur offrant un espace d’exposition pour l’obtention commune du DNA. Artiste plébiscité lors de cette exposition, il a également permis la réalisation de cette exposition en étant également commissaire d’exposition.
Ses voyages au Maroc vers ses origines ont influencé ses travaux.
Sa première rencontre fut celle d’une sépulture juive berbère lors d’un séjour familial dans l’Atlas, ornée de caractères hébraïques, elle fut la révélation d’une empreinte passée et figée dans le temps. Cela a été le point de départ d’un référentiel identitaire et le point culminant de ses créations et de sa prise de conscience de la judaïté de son influence.
Né en 1998, actuellement étudiant à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, Zakaria Kajiou, dans sa pratique, mêle la peinture et la sculpture textile.
La première se voulant colorée, figurative et engagée, elle n’en perd, néanmoins, pas la profondeur de ses techniques, au vu des tableaux dimensionnés au-delà de l’échelle humaine tout en se rapprochant des normes de tailles actuelles comme pour moderniser ces personnages, les transcrire à notre époque et raviver leur mémoire. Sa recherche picturale, puise dans l’imagerie coloniale, à majorité féminine, des figures, des vête- ments, des parures, mais aussi des ambiguïtés physiques mises en exergue afin de créer interrogation, attiser la curiosité et le questionnement.
Zakaria s’est à chaque production, intimement mis en communion avec les matières représentées telles que les bijoux, les étoffes berbères, mais aussi l’aura qui s’en dégage à travers les parfums notamment. Cette atmosphère a fait ressortir dans ses peintures, l’expression d’une ambiance imprégnée d’influence colonial- iste, les visages ambigus sont représentés tels des curiosités androgynes d’époque. A travers cette peinture, notamment le regard à la fois triste, l’aspect guerrier de son visage viril, cette femme si féminine dénote à travers ses apparats.
Pour sculpter Zakaria fait danser entre ses doigts les nombreux fils de fibres épurées, à la couleur blanchâtre intemporelle, il tisse et retisse à travers des remous « filaturés », des courbes, des formes dessinées à l’émotion du moment donnant vie à des allures inédites et qui interrogent.
A l’instar d’Antoine LAVOISIER pour qui rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, Zakaria dans l’amour sublime de ses créations, ex- ploite jusqu’aux reliquats de fils pourtant destinés à la benne, et crée, transforme ces matières pour ouvrir de nouvelles fenêtres artistiques, véritable régal des yeux et curiosité intellectuelle.
Face à ces sculptures, on touche la matière parfois rugueuse des formes serrées les unes contre les autres tell- es des blocs compacts et indissociables, puis on caresse la douceur des chutes de fils posés sur une toile tels le pelage doux d’une fourrure. Trompe l’œil avec l’apparence de la laine, les matières de coton font écho à l’intérêt de Zakaria pour la tradition judéo-berbère dissociant le coton de la laine.
On s’interroge d’un tel travail de création mais aussi de recyclage pour que la vie de cette matière dure en permanence dans le regard. Il fait naître, vivre et perdurer les matières. De traditions ancestrales, il raconte l’Histoire, restitue un sens dans le mouvement des matières, tatouant de ses empreintes, de ses mains la forme finale recherchée et produite.
Zakaria KAJIOU joined ENSAPC in 2017 and obtained the DNA in 2020, he became exhibition curator in January 2021 by concluding a partnership between the Bertrand Grimont gallery and ENSAPC.
He exhibits his productions and invites other artists from his class by offering them an exhibition space for the joint obtaining of DNA. The acclaimed artist at this exhibition, he also made it possible for this exhibition to be produced by also being an exhibition curator.
His trips to Morocco to his origins influenced his work.
His first meeting was that of a Berber Jewish burial during a family stay in the Atlas, adorned with Hebrew characters, it was the revelation of a past imprint frozen in time. This was the starting point of an identity frame of reference and the culmination of his creations and his awareness of the Jewishness of his influence.
Born in 1998, currently a student at the National School of Arts in Paris-Cergy, Zakaria Kajiou, in his practice, mixes painting and textile sculpture.
The first wanting to be colorful, figurative and committed, it nevertheless does not lose the depth of its techniques, in view of the paintings sized beyond the human scale while approaching current size standards as if to modernize these characters, transcribe them in our time and revive their memory. Her pictorial research draws on colonial imagery, predominantly female, figures, clothes, adornments, but also physical ambiguities highlighted in order to create questions, arouse curiosity and questioning.
Zakaria has been intimately connected with each production with the materials represented such as jewelry, Berber fabrics, but also the aura that emerges through perfumes in particular. This atmosphere has brought out in his paintings the expression of an ambience imbued with colonialist influence, the ambiguous faces are depicted as androgynous curiosities of the time. Through this painting, especially the sad look, the warlike aspect of her virile face, this woman so feminine shows through her pageantry.
To sculpt Zakaria makes the numerous threads of pure fibers dance between his fingers, of a timeless whitish color, he weaves and reweaves through “spun” swirls, curves, shapes drawn to the emotion of the moment giving life to new and questioning looks.
Like Antoine LAVOISIER for whom nothing is lost, nothing is created, everything is transformed, Zakaria in the sublime love of his creations, exploits even the remnants of threads yet intended for the dumpster, and creates and transforms these materials to open new artistic windows, a real feast for the eyes and intellectual curiosity.
In front of these sculptures, we touch the sometimes rough material of the shapes pressed against each other, such as compact and inseparable blocks, then we stroke the softness of the thread scraps placed on a canvas like the soft coat of a fur. Fooling the eye with the appearance of wool, the cotton materials echo Zakaria's interest in the Judeo-Berber tradition separating cotton from wool.
We wonder about such a work of creation but also of recycling so that the life of this material lasts permanently in the eye. It gives birth, to live and to endure the materials. From ancestral traditions, he tells history, restores meaning in the movement of materials, tattooing with his imprints, with his hands the final shape sought and produced.