Brunet Pierre Oscar

Le travail de Pierre Oscar Brunet ne peut être évoqué sans souligner sa persistance, presque vécue comme une opiniâtreté, à faire, chaque année depuis quatre ans, une résidence de deux mois en Finlande à Jyväskylä. Il choisit toujours le mois de mai ou la mi-septembre, période brève de régénération de la nature et du soleil d’automne en Scandinavie.
Il y a vu un aspect essentiel, que nous appelons aujourd’hui l’écologie, et qui consiste à travailler avec la nature ou plus exactement à créer une alliance et un dialogue avec cette materia prima. Pierre Oscar Brunet en a ressenti les composantes profondes, en lien avec des résurgences familiales. Parallèlement, son travail se nourrit d’autres inspirations : les poèmes de Thomas Tranströmer, le philosophe américain William James et la pratique du cinéaste Stan Brakhage, pionnier de l’abstraction expérimentale, qu’il admire.Chaque année, Pierre Oscar Brunet part ainsi seul pour une marche aléatoire à travers une forêt inconnue. Il y choisit une clairière et y délimite, avec une cordelette, un carré de 15 mètres carrés.
De ce site il fait son oeuvre. Dissolve Spaces est le titre des différentes pièces exposées à Montrouge sous la forme d’une installation et de toiles peintes, fragments pluriels de cette quête, qui sont presque des relevés topographiques mais en aucun cas de simples constats. Pierre Oscar Brunet y interroge différents médiums : un film super 8 tournant en boucle, des gravures d’empreintes de sol, un élément naturel prélevé sur place comme mémoire du lieu, souvent un lichen. Il exhume, pressent et invoque une symbolique archétypale de l’espace montré. Il est successivement cinéaste, graveur, sérigraphe ou encore sculpteur, assumant une telle dissociation de la personnalité comme vérité de son être.
L’artiste ajoute une série de toiles de son voyage en Arctique, utilisant des techniques mixtes sur sérigraphie avec des zones de couleurs. Les superbes variations qu’il nous propose là sont essentiellement un dialogue avec une mémoire de la lumière.
Cette tonalité de l’expérience lumineuse et de son éblouissement demeure une constante chez cet artiste qui propose, par ses souvenirs topographiques hallucinatoires, une réflexion étendue sur la représentation et le cinéma.
Par Françoise Docquiert (pour le Salon de Montrouge)
Pierre Oscar Brunet's work cannot be mentioned without underlining his persistence, almost experienced as a stubbornness, in doing, every year for four years, a two-month residency in Finland at Jyväskylä. He always chooses the month of May or mid-September, a brief period of regeneration of nature and the autumn sun in Scandinavia.
He saw an essential aspect, which we now call ecology, and which consists in working with nature or more exactly in creating an alliance and a dialogue with this materia prima. Pierre Oscar Brunet felt its deep components, in connection with family resurgences. At the same time, his work is nourished by other inspirations: the poems of Thomas Tranströmer, the American philosopher William James and the practice of the filmmaker Stan Brakhage, a pioneer of experimental abstraction, whom he admires. alone for a random walk through an unknown forest. He chooses a clearing and delimits there, with a cord, a square of 15 square meters.
From this site he does his work. Dissolve Spaces is the title of the different pieces exhibited in Montrouge in the form of an installation and painted canvases, plural fragments of this quest, which are almost topographical surveys but by no means simple observations. Pierre Oscar Brunet questions different mediums: a looped Super 8 film, engravings of soil imprints, a natural element taken on the spot as a memory of the place, often a lichen. He unearths, senses and invokes an archetypal symbolism of the space shown. He is successively a filmmaker, engraver, screen printer and even sculptor, assuming such a dissociation of the personality as the truth of his being.
The artist adds a series of canvases from his trip to the Arctic, using mixed media on screen printing with areas of color. The superb variations he offers us here are essentially a dialogue with a memory of light.
This tonality of the luminous experience and its dazzling remains a constant in this artist who, through his hallucinatory topographical memories, offers an extended reflection on representation and cinema.
By Françoise Docquiert (for the Salon de Montrouge)