Arnold Clémence
Je travaille la peinture à l’huile et la vidéo.
Ma recherche plastique est une fiction qui s’élabore à partir de mes souvenirs et de mes visions.
Je cherche à interroger les notions de souvenir et de mémoire.
Ma peinture crée sa propre narration, le récit d’un mythe personnel qui convoque la mémoire tout autant qu’il la manipule et la façonne.
Je me demande à la fois ce que disent mes archives filmiques ou photographiques, et de quelle manière des éléments qui ne font pas partie de mon histoire la racontent quand même.
Qu’il s’agisse de connexions nouvelles ou d’un remaniement de ma mémoire, il est question par la peinture de « faire l’expérience » de quelque chose, de faire apparaître cette chose ou son aura.
Je fais passer les images à travers le filtre de la peinture qui devient ainsi un outil de vision me permettant de mieux voir la réalité, voire de la fabriquer.
Certains thèmes se croisent et se mélangent dans mon travail. Les plus récurrents étant le souvenir, la mémoire, l’enfance, la nuit ou encore la végétation.
J’accorde une part importante à l’intervention de l’inconscient et je vois mes travaux comme autant de fictions où il est difficile de distinguer ce qui est de l’ordre du souvenir de ce qui relève du fantasme ou de mon imagination.
Mon travail est très instinctif et intuitif. Je pars d’images qui m’inspirent et je déroule le fil.
Ces images peuvent être des archives familiales (films, photographies), mes propres photos, vidéos ou encore des images recueillies pour lesquelles je ressens une résonance particulière.
Je pratique la vidéo comme médium à part entière mais aussi en vue de m’en servir pour ma peinture.
Je peins principalement à l’huile car cette technique est à mes yeux celle qui rend la peinture la plus vivante et sensuelle.
J’affectionne en particulier les techniques et les palettes anciennes et j’accorde de l’importance au geste et à l’énergie qui transparaissent.
Les images qui émergent de mes peintures ne sont pas uniquement le fruit de mon imagination et de mon inconscient, elles proviennent également d’un inconscient collectif dont j’aimerais faire émerger le récit sous-jacent.