Aleksiejew Louise

Diplômée de l’École supérieure d’arts et médias de Caen en 2016 et d’un master 2 en Esthétique, pratique et histoire de l’art contemporain à l’Université Paris VIII en 2018, Louise Aleksiejew développe simultanément une pratique d’artiste plasticienne, de théoricienne et d’autrice de bande dessinée. Protéiforme, mais toujours provoqué par le dessin, son travail interroge les systèmes de représentation et leurs pouvoirs narratifs, utilisant les ponts entre abstraction et figuration comme des tremplins pour raconter des histoires.
Tandis que son travail en solo s’attache à des formes et récits minimalistes, comme c’est le cas du projet de dessins quotidiens Epopoiia mené de 2016 à 2018, sa collaboration avec l’artiste Antoine Medes tend au contraire à faire foisonner les styles et les interprétations, dans des environnements colorés scénographiés à l’échelle du corps, tels que dans Don’t be a stranger! (2019) et Tit for tat (2020), premiers volets d’une trilogie d’expositions coproduites par le CAC et le Théâtre de Brétigny. Glouton, le travail du duo digère les images flottantes qui les entourent pour mieux les transformer, questionnant leur généalogie et leurs enjeux aussi bien esthétiques que politiques.
Un processus également à l’œuvre dans le carnet de croquis de Louise Aleksiejew, laboratoire ambulant qui motive son travail et trouvera bientôt une forme sculpturale à l’occasion de la 65ème édition du Salon de Montrouge, sous le titre de La belle page, la belle page.
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"Croquer le monde"
La démarche de Louise Aleksiejew (née en 1994 et diplômée de l’École supérieure d’arts et médias de Caen) tente de « répertorier par le dessin et le volume l’intégralité des choses du monde physique et métaphysique, sans autre logique que celle de la gloutonnerie ». Si l’on reconnaîtra bien ici l’insatiabilité d’une génération biberonnée de pubs, mangas ou films d’animation (l’artiste est aussi autrice de BD) dont le flot se déverse sur Internet, Louise Aleksiejew s’interroge davantage sur la « généalogie » de ce réseau pictural. Soit la manière dont les images se trouvent digérées puis transformées, opérant par glissements successifs. Et la façon dont ces formes, en s’articulant les unes aux autres, créent des narrations. [...]
François Salmeron, Le Quotidien de l’art, n°2153, 21 avril 2021
A graduate of Caen’s École supérieure d’arts et médias in 2016 and a master's degree in Aesthetics, practice and history of contemporary art at the University of Paris VIII in 2018, Louise Aleksiejew is a visual artist, a theorist and a cartoonist. Protean, but always provoked by drawing, her work questions systems of representation and their narrative powers, using the bridges between abstraction and figuration as springboards to tell stories.
While her solo work focuses on minimalist forms and narratives (for example in the daily drawings project Epopoiia carried out from 2016 to 2018), her collaboration with Antoine Medes tends, on the contrary, to make styles and interpretations abound in colorful environments set on the scale of the body, such as in Don't be a stranger! (2019) and Tit for tat (2020), two exhibitions co-produced by the CAC and the Théâtre de Brétigny. The duo's work digests the floating images that surround them to transform them, questioning their genealogy and their aesthetic as well as political issues.
A process also at work in Louise Aleksiejew's sketchbook, a traveling laboratory that motivates her work and will soon find a sculptural form on the occasion of the 65th edition of the Salon de Montrouge, under the title of La belle page, la belle page.
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"Crunch the world"
The approach of Louise Aleksiejew (born in 1994 and graduated from Caen’s École supérieure d’arts et médias) attempts to "list through drawing and volume all things in the physical and metaphysical world, without any other logic than gluttony ”. If we can recognize here the insatiability of a generation fed with ads, manga or animated films (the artist is also an author of comics) whose flood is pouring out on the Internet, Louise Aleksiejew wonders more about the "genealogy" of this pictorial network. Or the way in which the images are digested and then transformed, operating by successive shifts. And the way these shapes, by articulating with each other, create narratives. [...]
François Salmeron, Le Quotidien de l'Art, n°2153, April 21, 2021.